Véritable symbole du terroir provençal, Le melon de Cavaillon possède une histoire aussi riche que son parfum. Reconnu en Indication Géographique Protégée (IGP) depuis 2025, ce fruit sucré et juteux réjouit les palais des amateurs, de la mi-mai jusqu’à la fin septembre.
Originaire d’Afrique et cultivé dès l’Antiquité en Égypte, le melon de Cavaillon gagne l’Europe via la Grèce et Rome. Sa renommée à Cavaillon débute à la Renaissance, lorsque les papes installés à Avignon décident d’implanter ce fruit juteux dans leurs jardins pontificaux, séduits par la saveur du cantaloup dégusté lors de leurs séjours en Italie. Dès le XVIIIᵉ siècle, le melon devient un mets de choix réservé aux grandes tables, avant de conquérir Paris grâce à l’essor du chemin de fer au XIXᵉ siècle.
La région de Cavaillon, baignée de soleil et irriguée par la Durance, offre des conditions idéales à la culture du melon. Les sols riches, l’ensoleillement exceptionnel et un système d’irrigation sophistiqué hérités des Romains permettent d’obtenir des fruits à la chair orangée, sucrée et parfumée. Les melonniers locaux perpétuent des techniques de culture ancestrales, combinant tradition et innovation pour garantir une qualité constante et une maturité optimale.
Le melon de Cavaillon, une production reconnue et protégée
Le melon de Cavaillon est principalement de type charentais jaune, mais d’autres variétés existent, comme le melon tranché ou allongé. Depuis 1999, la marque « Melon de Cavaillon » est gérée par le Syndicat des Maîtres Melonniers, et en 2025, l’Indication Géographique Protégée (IGP) est venue reconnaître officiellement ce savoir-faire ancestral.
La production s’étend sur le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence, dans le respect de pratiques agricoles durables : irrigation raisonnée, rotation des cultures et limitation des traitements phytosanitaires.
Un trésor gastronomique
Le melon de Cavaillon séduit par sa chair fondante, sa teneur élevée en sucre et son parfum ensoleillé. Il se déguste de l’apéritif au dessert. A l’apéritif il se glisse dans une salsa d’avocat, il marie sa douceur au goût iodé de l’huître, se présente sous forme ludique dans un rubiks cube à croquer ou se fait gaspacho relevé d’une chantilly à la menthe.
A table, il se sert cru ou grillé. Cru, il apporte sa fraîcheur à une salade de quinoa, se tranche finement pour devenir carpaccio relevé d’une savoureuse vinaigrette et s’emporte en pique-nique dans une salade au poulet mariné. Cuisiné, il escorte un saumon à la plancha, se glisse sur des brochettes de lotte, renouvelle le tian de légumes et réinvente le melon au jambon dans une recette de melon grillé au crumble de chorizo et de feta.
En dessert, il devient d’une gourmandise absolue dans des tartelettes à la nougatine, il allège une tarte à la crème d’amande et se fait exotique dans des verrines de perles du Japon à la noix de coco.
Sa réputation a traversé les siècles : Alexandre Dumas lui-même fit don de son œuvre à la bibliothèque de Cavaillon en échange d’une rente annuelle de douze melons, preuve de l’attachement des gourmets à ce fruit d’exception.
Visuel de couverture © Alexandra Smielova