Saint-Joseph, l’appellation des Côtes du Rhône

Berceau de la Syrah, l’appellation Saint-Joseph couvre 23 communes en Ardèche et 3 dans la Loire, toutes situées le long du Rhône. Elle offre des vins rouges élégants et puissants, aux notes épicées. Les vins blancs, plus confidentiels, se démarquent par leur fraîcheur et leur capacité à se complexifier avec le temps.

 

Implanté sur la rive droite du Rhône, le vignoble de l’appellation Saint-Joseph s’étend sur 60 km, de Guilherand-Granges à Chavanay. Couvrant 26 communes réparties sur deux départements, le vignoble jouit d’un ensoleillement optimal et d’un climat soumis aux influences continentales et méditerranéennes dont les vents apportent des conditions sanitaires idéales aux raisins, en limitant les risques de maladie.

vignoble de l’appellation Saint-Joseph

Reconnaissable à son architecture en étroites terrasses, le vignoble de Saint-Joseph est planté sur les collines surplombant le fleuve. Au cœur de ce vignoble de coteaux au sol graniteux, la culture en challeys voit s’épanouir Syrah, Marsanne et Roussanne au prix d’une attention toute particulière et d’un travail laborieux pour le viticulteur.

Les rouges de l’appellation Saint-Joseph

Les vins rouges représentent 86% de la production de l’AOP Saint-Joseph. Leur aire de jeux : les terres granitiques qui surplombent avec fierté et humilité le fleuve du Rhône. Leur identité : des vins puissants, aux notes épicées et poivrées, et empreints d’élégance.  Les vins rouges de Saint-Joseph sont produits à partir d’un cépage unique : la Syrah. Elle exprime pleinement la puissance granitique des terres de l’appellation.

Ce cépage serait originaire de la région, d’un croisement entre la mondeuse blanche et le dureza. Il s’exprime à son meilleur sur ces sols granitiques, d’origine magmatique (le vignoble se trouve sur le contrefort oriental du Massif Central). Les autres roches d’origine métamorphique (gneiss, micaschistes) apportent une aromatique différente aux raisins de syrah.

Les blancs de l’appellation Saint-Joseph

Au milieu des terroirs rouges colonisés par la syrah, quelques plants de roussanne et de marsanne sont entrés en résistance avec justesse. Ils ont trouvé grâce sur plusieurs lieux-dits d’altitude, profitant des variations de sols pour proposer leur incarnation du Saint-Joseph, dans sa variation de couleur blanche. Dans le cahier des charges d’appellation, on peut adjoindre dans la limite de 10% maximum, deux cépages blancs, la Marsanne et la Roussanne, essence même de l’appellation pour les Saint-Joseph blancs.

C’est sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône, Châteaubourg, Guilherand-Granges et Saint-Etienne de Valoux que sont produits les vins blancs de Saint-Joseph. Ils évoluent sur des micro-parcelles argilo-calcaires ou de loess, les mieux adaptées à faire ressortir leur minéralité. Ces blancs au caractère empreint de finesse se font une place de choix. Ils représentent aujourd’hui 14% des volumes produits, et 201 hectares. Installés en haut des coteaux bien ventilés (jusqu’à 350 mètres d’altitude), les vins proposent une belle fraîcheur. Leur équilibre est un atout majeur. Les ph bas et le rapport acidité-alcool donnent des vins harmonieux avec de la tension et une belle longueur. La nature des sols, où le granit affleure seulement par endroits, restitue une expression saline dans les vins blancs.

Ces deux cépages identitaires de l’AOP ont toujours été présents. Complantés avec la syrah, ils étaient généralement vinifiés ensemble. La particularité des sols qui les nourrissent ont poussé les viticulteurs à vinifier séparément ces cépages historiques pour découvrir l’identité des vins blancs de Saint-Joseph. Une ambition qui a porté ses fruits. La marsanne est généralement plus implantée sur les bas de coteaux, où les terres de loess conservent naturellement leur réserve hydrique. La roussanne préfère, elle, les zones d’altitude plus calcaires. Leurs caractéristiques organoleptiques se complètent. Vinifiées séparément ou ensemble, les cuvées se démarquent des autres vins blancs de la vallée du Rhône par leur fraîcheur et leur capacité à se complexifier avec le temps.

nems au confit de canard
© Anne-Emmanuelle Thion

Bien accorder les vins de l’AOP Saint-Joseph

Comme tous les vins, les vins de l’appellation s’accordent très bien avec les spécialités de leur zone de production. Partie intégrante des traditions culinaires et agricoles locales, les saveurs d’Ardèche de Loire et de Haute-Loire s’accordent audacieusement avec les vins de l’AOP Saint-Joseph. Entre recettes de grands-mères, charcuteries de choix, cuisines gastronomique et bistronomique, assiettes aux influences worldfood, les vins de l’appellation proposent des accords multiples et réinventés.

Les Saint-Joseph rouges feront un joli mariage avec l’exceptionnel boeuf Fin Gras du Mézenc, mais aussi avec des pâtés-croûte, des terrines de gibiers ou de rognons, un carpaccio de veau au parmesan, des tapas de jambon cru, des œufs en meurette, des côtes d’agneau façon caillettes, un navarin d’agneau aux olives noires, un lapin chasseur, des polpettes de veau, un lièvre à la royale, un filet mignon en croûte, un magret de canard… Les plats aux saveurs exotiques leur vont aussi très bien, tels que des nems de confit de canard, un chili con carne, un bœuf bourguignon à l’asiatique, un tajine…

gambas grillées aux herbes
© Eve Cardi

Quant aux Saint-Joseph blancs ils accompagneront parfaitement des plats comme un foie gras et biscuit châtaigne, des œufs mimosa, des roulés de veau à la moutarde et aux champignons, un ris de veau poêlé aux asperges, des petits pois aux fèves et aux morilles, une lotte au poivre vert, des gambas grillées aux herbes, des suhis, des feuilletés aux sardines, des coquillages, un risotto aux légumes, un Picodon, un bleu d’Auvergne, du Cantal, un Saint-Marcellin

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