Malgré les aléas climatiques, les 1ères dégustations du millésime 2018 s’annoncent très prometteuses à la veille de la semaine des primeurs des grands crus de Bordeaux selon les spécialistes qui se réuniront toute la semaine prochaine à Bordeaux.
Bordeaux 2018 grands crus
« Excellents », « très bons », « exceptionnels »… Des qualificatifs élogieux notamment pour les rouges, « la qualité générale est remarquable. Dans un style différent, 2018 rejoint les grands millésimes de l’histoire récente de Bordeaux: 2005, 2010, 2015 et 2016 », estime Axel Marchal, professeur à la faculté d’œnologie de Bordeaux, notamment grâce à une météo clémente de mi-juillet à fin octobre qui a permis de vendanger les raisins à maturité. Son millésime 2018 est « très élégant, floral, rose poudré avec une belle trame, tout en finesse. C’est un des plus jolis millésimes de ces dernières années », reconnaît cette œnologue, précisant que les vignes de Lanessan ont davantage souffert de la sécheresse que du mildiou, faisant baisser les rendements de 55 à 42 hectolitres par hectare. Les blancs secs et liquoreux n’atteindront pas ce niveau mais seront également « de bonne qualité » ajoute Axel Marchal.
Reste à valider à l’échelle internationale ces 1ères dégustations lors de la semaine officielle des primeurs, organisée à partir de lundi par l’Union des grands crus de Bordeaux (UGCB) et ce sont, comme chaque année à cette époque, près de 6000 importateurs, distributeurs, cavistes, journalistes spécialisés ou encore restaurateurs du monde entier qui viendront découvrir et évaluer ce millésime avant qu’il soit commercialisé.
Grâce à ce système, les négociants sont assurés d’obtenir des caisses de grands crus, parfois introuvables une fois en vente au grand public, et de les acheter, en principe, à un prix inférieur à celui de leur mise sur le marché près de 2 ans plus tard. Cette année, les prix pourraient ainsi se maintenir ou encore augmenter en raison d’une qualité supérieure, selon les experts. « Ils devraient être un peu plus chers que 2017 et tarifés comme un 2015 ou 2016 », qui ont été de très bonnes années, prédit Ronan Laborde, président de l’UGCB. Les quelque 200 crus classés, qui représentent seulement 3% des volumes bordelais, vendent ainsi d’ici juin une grande partie de leur dernière récolte.
Des incertitudes à l’export
A l’incertitude des prix s’ajoutent des inquiétudes sur l’évolution de certains marchés clés pour le vignoble bordelais: la Chine, où le ralentissement de l’économie a affecté l’importation mondiale de vin, les États-Unis avec l’imprévisibilité de leur politique commerciale et la Grande-Bretagne impactée par les aléas du Brexit.
Malgré tout, l’interprofession garde confiance, d’autant que ces 3 pays seront fortement représentés lors de cette semaine des primeurs. Allan Sichel, président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB), estime par exemple qu’en Angleterre d’autres exigences administratives pourraient naître avec le Brexit mais pas de nouvelles taxes, déjà très fortes aujourd’hui.
PhG (avec AFP)
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