Alors que nous apprenions la semaine dernière le classement du 100 au 51ème, World’s 50 Best Restaurants 2017 dévoile aujourd’hui la fin du classement, et donc les premiers ! Après le manque de lauréat français l’année dernière, quelles tables françaises sont à l’honneur cette année ?
D’Olympe à Rio(100) à Mikla à Istanbul (51)
Le nom du 100ème de ce classement ne manquera pas de vous faire tilt puisque ce n’est autre que le frère de Michel Troisgros, Claude Troisgros. A la tête du restaurant Olympe avec son fils Thomas, il était déjà classé 17ème dans le classement des 50’s best Latin America et définit comme le « pionnier de la cuisine brésilienne moderne, combinant les racines françaises avec les accents carioca ».
Non loin de lui se trouver Eric Fréchon et l’Epicure, la table étoilée du Bristol. Celui qui est souvent qualifié de chef haute-couture est également MOF. Très technique, ses plats sont peaufinés, ciselés, retravaillés cent fois jusqu’à atteindre la perfection, cette fois-ci remarquée par ce classement.
Remontons le fil, et c’est le basque Iñaki Aizpitarte qui arrache la 93ème place avec son restaurant Le Chateaubriand à Paris. Chouchou du fooding avec ses plats extravagants, il aime surprendre comme avec sa tomate-mozza glacée servie en dessert ou son shot de jus de ceviche de mulet mariné au citron vert en amuse-bouche. A la 80ème place, ce n’est autre que Christian Le Squer et Le Cinq, le restaurant du Four Seasons Paris qui s’y trouvent. Maniant à la perfection le classicisme, il parvient toujours à y ajouter une touche de modernité détonnante, et c’est très certainement ce qui lui a valu ses 3 étoiles au guide rouge.
Alexandre Gauthier se place à la 64ème place avec La Grenouillère. Un lieu hors du temps et du commun, une cuisine résolument sauvage et même perturbante comme ce pigeon servi bleu asperges croquantes. Fooding d’honneur 2016, Cuisinier de l’année 2016 selon le Gault & Millau, 2 étoiles au Guide Michelin, il fait son entrée dans les restaurants du World’s 50 Best Restaurants 2017.
Sans oublier Julien Royer et son restaurant Odette à Singapour qui obtient la 86ème et qui impressionne avec ses créations : langoustines au nuage de moules, oursin et caviar d’osciètre ou d’une variation autour de la betterave en croûte de sel et stracciatella.
Dominique Crenn, la chef américaine la plus bretonne est bien évidemment dans ce classement, à la 83ème place avec son Atelier Crenn. Déjà décorée de 2 étoiles au Guide Michelin, sacrée meilleure chef du monde, à l’honneur dans le documentaire de Netflix Chef’s Table, elle ne cesse de surprendre et de séduire.
Du Kruishoutem en Belgique à (50) au Eleven Madison Park à New York (1)
A la 46ème place, Pascal Barbot et l’Astrance s’installent. Celui qui est définit comme le »protégé de Passard qui emmène la haute gastronomie dans une nouvelle direction », gagne 10 places cette année.
Paul Pairet et son restaurant l’Ultraviolet à Shangaï ravissent la 41ème place. Peu connu en France, il propose une expérience avant-gardiste de la gastronomie dans un décor sur-réaliste.
Bertrand Grébaut, chef de son propre restaurant Le Septime est l’un des grands gagnants. De la 50ème à la 35ème place, il remporte en plus l’award du « Sustainable restaurant » (restaurant durable), avec un style culinaire classé comme micro saisonnalité. Chouchou du Fooding, son statut de restaurant cool a visiblement tapé dans l’oeil des World’s 50 Best Restaurants qui ne manquent pas de le mettre en avant.
A la 31ème place, Yannick Alléno fait une entrée remarquée avec le Pavillon Ledoyen, qui lui vaut d’ailleurs l’Award de la « plus haute entrée » au classement. C’est donc l’année de la consécration internationale pour le chef Alléno qui passe des profondeurs du classement au devant de la scène. Sa cuisine, si elle a besoin d’être présentée, est ici décrite comme moderne. Sa technique et son obsession pour les saveurs semblent avoir tapé dans l’oeil.
Le plus américain des chefs français, Eric Ripert et son mythique restaurant Le Bernardin remontent de la 24ème place à la 17ème. Le spécialiste des produits de la mer propose un menu en 3 parties : Almost Raw (presque brut), Barely Touched (à peine touché) and Lightly Cooked (légèrement cuit) aux influences françaises et asiatiques.
Passés de la 57ème à la 13ème place, Alain Ducasse au Plaza Athénée et son chef Romain Meder sont récompensés pour leur haute cuisine française sur les poissons, les légumes et les céréales. Les chefs favorisent les produits durables, sauvages et naturels qui sont à l’honneur cette année.
En parlant de naturalité, c’est Alain Passard pour l’Arpège qui se place juste devant Alain Ducasse à la 12ème place. Une cuisine contemporaine qui fait la part belle aux légumes depuis le retrait de viande rouge en 2001 et qui inspire surtout de nombreux chefs de ce classement comme Bertrand Gerbaut ou David Toutain.
Et deux places de plus pour le Mirazur à Menton, tenu par Mauro Colagreco qui arrive donc à la 4ème place. Peu médiatique, ce chef réalise une cuisine méditerranéenne dont les légumes sont ramassés dans le potager attenant du restaurant. Son plat signature, les Huîtres, tapioca, crème à l’échalote et aux poires sont considérées comme un classique moderne de la technicité.
Worlds 50 Best Restaurants 2017, le Top 10
- Daniel Humm, Eleven Madison Park, New York, Etats-Unis
- Massimo Bottura, Osteria Francescana, Modène, Italie
- Joan Roca, El Celler de Can Roca, Gérone, Espagne
- Mauro Colagreco, Mirazur, Menton, France
- Virgilio Martínez, Central, Lima, Pérou
- Victor Arguinzoniz, Asador Etxebarri, Axpe, Espagne
- Gaggan Anand, Gaggan, Bangkok, Thaïlande
- Mitsuharu ‘Micha’ Tsumura, Maido, Lima, Pérou
- Andoni Luis Aduriz, Mugaritz
- Heinz Reitbauer, Steirereck, Vienne, Autriche